Autour du thème « Financer votre entreprise : méthodes, stratégies et opportunités », Startup Grind a offert à la population capoise un atelier sur le crédit, le samedi 5 février 2022 à la Chambre de commerce et de l’industrie du Cap-Haïtien. Pour cette sortie, Startup Grind voulait permettre aux jeunes de comprendre le système de crédit en Haïti et mieux saisir les opportunités. Cet atelier auquel ont pris part une vingtaine de jeunes a été animé par Dieulin Joanis, spécialiste en microfinance et directeur régional de la Sogesol.
Dans toute économie moderne, le système financier notamment l’accès au crédit occupe une place importante dans la croissance et la production des biens et des services. Il joue aussi un rôle social positif non-négligeable en étant une force incomparable pour les nantis que pour les pauvres. Il est également l’un des leviers des affaires et la base essentielle dans la dynamique économique d’un pays. Avec le crédit, le financement des entreprises, les échanges deviennent possibles.
Cependant, le système de crédit en Haïti fait objet de nombreux critiques dans différents secteurs du pays. Les propriétaires des startups se plaignent des difficultés rencontrées pour financer leurs entreprises. En plus, le terme crédit a une conception non-appréciable dans l’esprit de nombreux Haïtiens. Contracter un crédit en Haïti, c’est se donner une peine sociale et avoir constamment un esprit sans repos.
M. Joanis a énuméré 6 possibilités de financement pour démarrer notre startup. Il y a l’investissement personnel, l’argent des proches ou héritages, le capital du risque, investisseur providentiel, le co-financement des organisations et les subventions de l’État. Après avoir eu recours sans succès à toutes ces possibilités de financement, le crédit bancaire reste souvent une dernière chance pour financer une entreprise, confirme-t-il. Ce recours à des prêts bancaires est une étape exigeante devant laquelle devront faire face les demandeurs de crédit.
Par ailleurs, il existe un blocage de crédit remonté depuis à la structure de l’État, a dénoncé l’intervenant. Ce dernier confirme l’absence d’une loi-cadre sur le système de crédit dans le pays occasionnant ce blocage pour la création des entreprises. Ce vide rend difficile des prêts bancaires et occasionne des taux d’intérêt très élevés. Le crédit, en étant un moyen pour démarrer une startup, exige beaucoup de rigueurs, de la discipline et une bonne gestion pour atteindre notre objectif et rembourser notre dette, a conseillé M. Joanis. Enfin, M. Joanis désapprouve toute conception farouche qui vise à promouvoir la mauvaise culture du crédit en Haïti.