Lauréate du concours de plaidoirie, Rose Lumane Saint-Jean souhaite poursuivre ses rêves en tant qu’avocate. Plaider la cause des sans-voix et venir en aide à sa cité natale dans le domaine du droit administratif sont les buts qu’elle se fixe.
Étant née à Cap-Haïtien, elle y a vécu avec sa famille et y a fait toutes ses études primaires et secondaires au Collège Notre Dame de protection dirigé par les soeur de Saint-François d’Assise, et ses études universitaires à l’Université Publique du Nord au Cap-Haïtien (UPNCH) et à la Faculté de Droit, des Sciences économiques et de Gestion du Cap-Haïtien (FDSEG-Cap).
Tout a commencé alors qu’elle était encore une adolescente. Son amour pour le droit et la justice a commencé à façonner la femme qu’elle était en train de devenir. Elle faisait déjà partie du club de débat FOKAL du Cap-Haïtien à l’âge de 15 ans, cette même année où elle a accouché son premier texte titré Derrière les barreaux. Plus tard, soit à l’âge de 17 ans, son deuxième texte, intitulé Une justice dégradée la nôtre, est paru.
En suivant de près cette jeune femme, on pouvait donc prévoir qu’elle finirait défenseure des droits humains ou plus simplement : avocate. Métier qu’elle ne pensait pas exercer au prime abord mais qui lui a paru comme une évidence après avoir participé dans la cinquième édition du concours de plaidoirie, organisé par le Bureau de Droits Humains en Haïti (BDHH), où elle sort lauréate. Elle a toutes les caractéristiques d’une bonne avocate : aisance dans la manière de parler avec une maîtrise de l’art oratoire, une verve éclatante, et une logique faisant corps à des arguments fondés. Très laborieuse, elle se met à fond dans ce qu’elle fait.
C’est d’ailleurs le message qu’elle envoie à tous et chacun exerçant un métier professionnel ou une activité quelconque : « Il faut vous donner à fond, c’est ce que je souhaite que chacun fasse dans ce qu’il entreprend, peu importe ce que c’est. Faites quelque chose que vous aimez et qui vous fait rêver » a-t-elle déclaré. En fait, c’est l’une des caractéristiques qui lui a valu le titre de lauréate du concours de plaidoirie. « J’ai tout donné » confie-t-elle, en ne cachant pas à quel point ce concours a été important pour elle, combien elle le tenait à cœur et voulait remporter le prix. C’est donc pour cela qu’elle a : « dû sortir de sa zone de confort et repousser ses limites » nous a-t-elle révélé encore. Il faut dire que tout a conspiré pour lui donner ce qu’elle voulait comme dirait Paulo Coelho « Quand tu veux vraiment une chose, tout l’univers conspire à faire en sorte que tu parviennes à l’obtenir ».
« Le concours n’a pas été facile, j’ai fait des rencontres extraordinaires et j’ai beaucoup appris de mes adversaires. Le truc c’est que chacun mettait son dernier effort sur la balance. Tout le monde le faisait pour gagner, ce qui rendait le concours encore plus stressant. À chaque étape, le stress montait d’un cran, surtout au moment des résultats. Quand, à la finale, on a annoncé que j’étais la lauréate, il y avait tellement d’émotions que je pouvais même en pleurer », a-t-elle avoué. Elle a insisté pour dire qu’aucun.e des participants.es n’a été sujet de traitement de faveur, tout a été fait de manière équitable et le jury qui connaissait bien son travail, tenait bien compte de la personne qui plaidait le mieux. Elle encourage vivement d’autres jeunes à se lancer dans cette aventure qui a été, pour elle, très enrichissante.
Il faut souligner qu’en février 2020, Rose-Lumane a été lauréate de la troisième édition du concours de reportage vidéo porté sur les violences sur mineures organisé par le projet JSSP de l’USAID. La détentrice d’une licence en Gouvernance locale et étudiante en 4ème année des sciences juridiques, maintenant lauréate du concours de la cinquième édition du concours de plaidoirie, souhaite poursuivre ses études dans la spécialisation en droit administratif, particulièrement en gestion des collectivités territoriales et elle commence déjà à écrire son mémoire de fin d’étude sur cette thématique.
Rodeline DOLY