Depuis le début de l’opération spéciale de la Russie en Ukraine, les Occidentaux ont fait front commun contre la Russie avec comme objectif l’effondrement de l’économie du pays. Pour ce faire, ces derniers ont mis sur pied un ensemble de sanctions afin de pénaliser Vladimir Poutine qui, selon eux, a osé déclarer la guerre à l’Ukraine. Mais Bruno Clermont, général de corps aérien français a catégoriquement déclaré sur CNEWS que la Russie fait juste une grosse opération spéciale à l’extérieur et non une guerre. Malgré tous les bruits autour de ce sujet, il faut rappeler que seulement les pays occidentaux qui se font passer pour la communauté internationale, ont trouvé un peu déplacer la logique du président russe de vouloir protéger les Républiques de Donetsk et de Lougansk fraichement reconnues par la Russie.
Les experts en géopolitiques s’accordent sur le fait que les sanctions prises à l’encontre de la Russie ont été les plus brutales jamais prises contre un pays, car ils ont coupé les Russes du financement occidental, ils ont exclu une grande majorité des banques russes du SWIFT, ils ont saisi les biens des milliardaires russes qui se trouvent en Occident et pour tout couronner, ils ont même osé geler une partie des réserves de changes de la banque centrale russe qui se trouvent dans des banques en Occident, ce que les responsables russes qualifient de vol. Face à cette agressivité, la Russie a riposté en mettant sur pied des contre sanctions. Selon le constat de nombreux occidentaux, il y a une forte possibilité à ce que les sanctions fassent plus de mal à ceux qui les ont émises que contre qui elles sont appliquées. Cela a d’ailleurs déjà été le cas avec les sanctions contre la Russie après l’annexion de la Crimée. Et si aujourd’hui ce pays est connu comme étant une puissance agricole, c’est parce que les Occidentaux ont voulu mettre un embargo sur leurs importations de produits alimentaires.
Alors que les sanctions prises contre la Russie font augmenter l’inflation en Occident, il semblerait que les répliques russes vont faire plus de mal que ceux à quoi l’alliance atlantique s’attendait. À l’annonce de l’opération de la Russie en Ukraine, le rouble qui est la monnaie de la Russie a chuté considérablement pour perdre plus de 20 % de sa valeur et le gel des titres et des dépôts de la banque centrale russe a eu pour objectif d’empêcher à la Russie d’enrayer la chute du rouble. Malgré l’effet immédiat que cela a eu sur la monnaie russe, il semblerait que la stratégie du gel des réserves de la banque centrale russe a permis à Poutine de passer à un niveau supérieur et de dépasser les limites qui n’ont pas été franchies même pendant la guerre froide. Depuis le commencement de l’opération des Russes en Ukraine, il y avait eu des spéculations sur un possible arrêt de la livraison du gaz en Europe comme mesure de rétorsion des Russes. Au lieu de fermer tout simplement le robinet à gaz, ils préfèrent utiliser le gel des réserves de la banque centrale russe comme un outil pour faciliter la dédollarisation des échanges avec les autres pays. Le 23 mars 2022, le président russe a déclaré que les pays inamicaux doivent payer les achats du gaz en rouble. Pour tout arroser, Dimitri Peskov le porte-parole du Kremlin a clairement fait savoir que son pays ne va pas pouvoir faire de la charité aux Européens vu la situation dans laquelle il se trouve. Cela signifie en d’autres termes que les pays occidentaux qui achètent du gaz russe auront l’obligation de payer en rouble sinon ils n’auront pas accès à l’or bleu provenant du sous-sol russe. Le seul fait d’annoncer le paiement de la livraison du gaz en rouble a permis à ce dernier de retrouver sa valeur avant l’assaut alors qu’il s’était fortement déprécié.
Le 30 mars 2022, pour donner de l’espoir aux Européens, Vladimir poutine a déclaré que son pays allait accepter le passage au rouble de manière graduelle afin de ne pas désavantager les acheteurs. Cela a apaisé la pression sur les Européens et particulièrement les Allemands. Le 31 mars, uniquement un jour après, le Kremlin a publié un décret qui fait obligation à tous les pays inamicaux voulant le gaz russe de payer en rouble dès le 1er avril. Cela sous-entend que les pays hostiles à la Russie qui achètent du gaz russe sont obligés de trouver des roubles afin de payer leurs achats. Concernant tous ceux qui évoquent une rupture de contrat par Moscou, Dimitri Peskov a fait remarquer qu’il n’y a en réalité aucun changement dans les faits, car les pays qui reçoivent la livraison doivent juste acquérir des roubles pour le montant en devise qui est prévu dans le contrat d’approvisionnement en gaz. Dans ce contexte, cela parait comme la solution la plus facile pour contourner les sanctions qui ont fait chuter le rouble et du même coup renforcer ce dernier.